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Mort aux cons en 2007 !

En redescendant du sanctuaire de Montmartre où j’avais décidé d’aller réciter deux dizaines d’avés pour le salut de l’âme du raïs Saddam Hussein - cet homme a fait montre d’une dignité exemplaire, surtout dans les derniers mois, une dignité à laquelle nous ne sommes guère habitués sous nos latitudes -, en redescendant par Pigalle, surpris par la tiédeur des marchandes d’amour surchargées, aussi par celle de cette nuit de la Saint-Sylvestre, je songeai à mes vœux du Nouvel An. Pas très original…

On peut penser dans un premier temps : “À quoi bon appeler de ses vœux l’abolition de la peine de mort pour les assassins si c’est pour désapprouver ensuite mollement qu’on pende le premier aristocrate persan gênant après un simulacre de procès ? Cette coutume des vœux ne fait qu’ajouter aux mille petites hypocrisies d’une époque qui ne songe qu’à se décerner des satisfecits en bouffant de la dinde ! Point à la ligne.”

Soit, il y a un fond de vérité là-dedans, je n’en disconviens pas, mais l’éducation modérée que j’ai reçue me pousse toujours, après avoir jeté l’indispensable anathème : “Mort aux cons !”, à y ajouter un bémol. S’il y a des vœux pieux, à hauteur de 99,9 % environ, qui n’engagent à rien ni personne, c’est pas une raison pour oublier les 0,1 % restants.

Ainsi, je ne peux m’empêcher de souhaiter à mes quelques lecteurs sincères d’être, en 2007, beaucoup moins approximatifs qu’en 2006. De grâce, arrêtez de vous payer de mots, ou faites-vous poètes, bordel (mais attention, c’est une profession encore plus sinistrée que celle de pute) !

Je m’engage à vous y aider le plus possible - disons autant qu’il est permis à un esprit peu patient de faire avancer une mule rétive à travers un col escarpé à l’aide d’une carotte et d’un bâton virtuels.
Le premier exercice que je vous demande, dès aujourd’hui, c’est de fuir les salles de cinéma où sont diffusés des films français, les pires, et celles où sont diffusés des films américains. Il faut commencer par garder la tête froide, et puis ensuite, des faits, des faits, et encore des faits !

Beaucoup plus pieusement cette fois-ci, je souhaite qu’après une année 2006 plus favorable encore que les précédentes à la catégorie de "ceux qui ont eu raison après tout le monde" (de Philippe Sollers à Jean Clair en passant par Norman Finkelstein, Guy Sorman, Max Gallo, Renaud Camus, Philippe Muray, Dieudonné, etc.), l’année 2007 soit enfin dédiée aux authentiques pionniers : de Jean Madiran à Nabe en passant par Simon Leys, Tintin, Dominique Venner, Louis-Ferdinand Céline, François Brigneau, Maurice Mazo, Jacques Tati, Baudelaire, Evelyn Waugh, Ezra Pound, sans oublier Karl Marx… il y en a pour tous les goûts, toutes les bourses, y compris les moins déliées.

Certains de ces "authentiques pionniers" sont décédés, diront les plus attentionnés avec dégoût. Ça prouve bien qu’ils n’ont pas attendu 2007 pour avoir raison, et c’est pas parce qu’ils sont morts qu’il faut les enterrer !

Commentaires

  • Si on ajoutait Montherlant ? Lui, ne peut pas être enterré !
    Pionnier ou pas, avait-il raison ?
    Dans les marges de "Du côté de chez Swann", il lance au crayon mine : "Charabia ! charabia !" Au bout d'une phrase de treize lignes : "Ouf !" Après ces verbes de Proust : " Quoique je ne susse pas encore et dusse remettre..." deux immenses points d'exclamation et "C'est abominable !" J'en passe. Ou encore, de Proust : "Quelquefois comme Eve naquit d'une côte d'Adam, une femme naissait pendant mon sommeil d'une fausse position de ma cuisse. Formée du plaisir que j'étais sur le point de goûter, je m'imaginais que c'était elle qui me l'offrait..." Montherlant dans la marge : "La cuisse ? Le plaisir ? Ou quoi ?" À la page 424, Montherlant renonce et pose son coupe-papier. Sur un petit carré de papier glissé dans le livre, il note : "Proust. Démodé. Me donne la sensation d'une photographie du Second Empire jaunie."
    Et pourtant...

    Bonne année ! Plein de bonnes lectures !

  • Tu sais quoi Lapin? En 2007, j'ai fait tout exactement comme t'as dit: je suis allée voir une comédie américaine au ciné.
    Ah, puis je prends poètesse bien sûr, pute ça rapporte peut-être plus mais c'est à la portée de tout de le monde. promis, dès demain je te réponds en vers.

    Bisous mon Lapinous.

  • L'abbé Mugnier définit Proust comme une "abeille de fleurs héraldiques".
    "Archaïque" me paraît plus juste que "démodé".

    Mais je n'ai pas eu la patience d'aller au-delà de la page 302, pour ma part. C'est tout de même une bonne initiation à la poésie pour les jeunes filles, Proust, non ? Je serais plus sévère pour Montherlant, dont le théâtre, lui, pour le coup, s'est beaucoup démodé. Sa suite de romans misogynes a mieux vieilli, je trouve, c'est plus léger que le reste. Mais j'y pense, vous devez connaître Michel Mohrt, c'est votre "pays" et il paraît qu'il aquarellise en plein maquis breton…

    À part ça quels sont vos projets de lecture pour 2007 ? J'insiste avec Chardonne, les "Lettres à R.N.", rien à voir avec "L'Épithalame", ça devrait vous inspirer.

    Bonne nuit, Claire.

  • Si t'étais accompagnée, t'es à moitié pardonnée, Pim. T'es d'ailleurs pas si fière que ça car tu te gardes de dire le titre de ton navet. C'était pas "Le lièvre de Vatanen", des fois ?

  • J'étais accompagné mais pas d'un galant, que je n'aurais pas emmené voir "the holiday" bien entendu, que ma pâmoison devant Jude Law aurait peut-être incommodé. Enfin c'est pas le charme plastique du blondinet qui pourrait racheter le tout, mais c'est pas non plus comme si je ne m'y attendais pas.

  • Marrant, je pensais que tu kiffais plus pour le genre Kevin Costner ou Daniel-Day Lewis. Un peu minet, Jude Law…

  • Tati a eu raison avant tout le monde???!!!

    L'mmense Philippe Muray après tout le monde???

  • Muray est assez courageux de prendre la défense de Céline, mais il est loin d'être le premier, il y a Paraz, Poulet avant lui, au moins.
    Je ne vois pas qu'il y ait une seule idée originale chez Muray - laquelle ? - Muray est un poète, mineur (moins bon que Brassens).

  • Tati, authentique pionnier du cinéma "satirique" super-chiant...

  • Entre autres, vous faites bien de le remarquer. Moi ce que j'ai vu de Tati, "Le Facteur", "Hulot", je l'ai trouvé assez frais et incorrect. Vous faites sans doute allusion à "Playtime", Billé, que l'enthousiasme des bobos m'a rendu suspect et que j'ai donc préféré éviter. On a qu'une seule vie, n'est-ce pas ?

    J'en profite pour vous dire que ce que j'apprécie le plus chez vous, Billé, c'est que vous ne parlez jamais de cinéma.

  • "Je ne vois pas qu'il y ait une seule idée originale chez Muray - laquelle ? "
    Le concept de la fin de l'histoire (qui n'à rien à voir avec celui du Japonais dont j'ai oublié le nom);la féstivisation du monde(rien à voir avec la société du spectacle de Debord); l'envie de pénal;etc

    Pour ce qui est de sa poésie, Muray n'aimait pas les vers et revendiquait le fait de faire des vers de mirliton; de la poésie de fake! une récréation.

    Cela dit, bonne année à vous!

  • Lapin, je ne kiffe rien du tout, Jude Law est mignon tout plein, mais le prince charmant ce serait plutôt Kevin Spacey, Harvey Keitel ou Daniel-Day Lewis, des hommes quoi. Al Pacino ou De Niro dans leurs jeunes âges aussi tiens.

    J'ai bien envie de rendre hommage à mes lecteurs réac's tiens, en lisant ces interventions. Je sais pas pourquoi ça me fait toujours froid dans le dos quand je vois ce culte voué à Murray, le pourfendeur d'Homo festivus qui écrit avec force racolage comiques et séductions faciles. Comme quand je vois dans mes stats que pas mal de tes lecteurs déboulent sur mon site directement en lisant mes interventions sur Jude Law, je trouve cette schizophrénie un peu étrange. C'est d'ailleurs ce qui fait que je t'aime mon Lapin, être réac t'empêche pas d'assumer ton humanité et d'avoir une opinion sincère sur les idoles de ta chapelle.

  • La fin de l'Histoire ? C'est un point de vue d'Occidental décadent qui ne tient pas debout, XP. Et même Tillinac exprime ça de façon plus poétique et plus subtile.
    Qu'est-ce que c'est que la "festivisation" du monde ? De quelle fête vous causez ?

    Muray est en effet un peu raccoleur, Pim, disons qu'il ne sait pas faire beaucoup mieux que tourner le raccolage démocratique en dérision et tomber plus ou moins dedans. Mais où as-tu pris que Muray est une idole dans ma chapelle ? Tu te trompes de clocher sans doute, je ne connais personne à s'intéresser de près à P. Muray, sauf son bouquin sur Céline (à moitié foireux même s'il est courageux).

    Ma chapelle, c'est la petite là-haut sur la colline, pas cette grosse paroisse cossue dans la plaine, Pim (Merci de visiter en dehors des offices.)

  • (Mes lecteurs vont simplement voir sur ton blogue si tu es "bonne" ou pas, j'imagine, rien de plus naturel ; si ça se trouve ces lecteurs, c'est moi, d'ailleurs, j'ai voulu lire ton dernier poème et j'ai cliqué sur le dernier message…)

  • Qu'est-ce que tu m'énerve par contre quand tu me prends pour une cruche... On dirait que tu ne fais même pas exprès. Murray est une idole contemporaine des réacs, ou du moins ceux qui se prétendent tels. Et oui, bien sûr que tes lecteurs viennent voir si je suis bonne, c'est justement ça qui m'interpelle. D'ailleurs j'ai bluffé, je n'étais même pas allée voir mes stats ce matin, mais comme tu es l'un de mes principaux fournisseurs de lecteurs, je ne me mouillais pas trop et j'ai pu vérifier à l'instant que je tombais juste et que cette petite déclaration a encore attisé les curiosités. Comme quoi il ne s'agit pas seulement de vérifier si telle dinde est bonne, mais aussi de se rassurer sur le fait que "Grand Dieu regardez donc ces dindes autoproclamées, ah comme nous sommes au dessus du lot, nous les réacs". Mon système de stat n'est pas assez performant pour le vérifier mais je suis prête à parier qu'il se trouve dans le lot de ces gens bien comme il faut aussi bien des dames que des messieurs.

    Chers lecteurs de Lapinos, ne me remerciez pas, tout le plaisir est pour moi, ou plutôt tout le vice. Revenez donc vous encanailler chez les ploucs quand vous voulez.

  • @que tu n'adhères pas à ses concepts, c'est une chose. Mais tu ne peux pas nier qu'ils soient originaux.

    Cela dit, continuez d'en dire du mal, car la petite "Muraylatrie" qui avait déjà commencé avant sa mort l'emmerdait prodigieusement. Il aurait été capable de me donner tort contre vous, ce con:)

  • Ça y est, tu fais déjà une crise de parano ?! Je te jure, marteau de bois, faucille de fer, si je meurs je me dissous dans l'univers, que les réacs ne s'intéressent pas à Muray ou très peu. C'est quand même fou l'audace des gauchistes ! Tu vas me donner des leçons sur les réacs, maintenant, Pim ?

    Peut-être t'aventureras-tu un jour dans les eaux troubles de la Réaction, Pim (on ne sait jamais sur quoi peut déboucher une visite d'un rat noir sur ton blogue pour vérifier que t'es bonne…), et tu découvriras alors que c'est plus subtil que tu pensais, un réac.

    J'ai dit "des faits, des faits et encore des faits en 2007", Pim, et je vois que j'ai encore prêché dans le désert. Méfie-toi, tu risques d'échouer au petit test que je prépare en ce moment-même "Êtes vous un/une idéologue ?" ; en fonction des résultats, les étrangers/métèques se verront attribuer un quota de commentaires par mois. Parce qu'on n'est pas en démokratie, ici, merde ! Je tiens à ce que ce blogue reste un petit ilôt de dictature dans un océan de bons sentiments démokratiques, ne serait-ce que pour honorer la mémoire du raïs.

  • Bon, écoute Lapin, des réacs je ne savais rien avant de lire des blogues, le tiens en particulier et ceux de tes lecteurs vers qui j'ai suivi le fil et qui viennent aussi me lire. Alors j'ai certainement une vision biaisée de ce troupeau là, mais à la différence de toi mon petit Lapin, je le sais fort bien. J'en parle de façon générale comme toi des gauchistes parce qu'il n'y a pas moyen de faire autrement, mais comment dire... Pour moi céline, c'est un réac mais c'est avant d'être un réac c'est surtout Céline, tu vois ce que je veux dire? Du reste XP qui m'a tout l'air de connaitre l'affaire de l'intérieur confirme mes dires.

    En ce qui concerne ton test, je risque fort d'arriver en tête! Va falloir que tu créées une case "idéologue chaste et romantique, les affres du désespoir cynique" rien que pour moi je crois. Je vais me retrouver à un commentaire par mois! Vu les services que je te rends tout de même, en te permettant d'expliquer ton point de vue et de rabbacher à tort et à travers, tu pourrais m'offrir un statut particulier non tu crois pas?

  • La "fin de l'histoire", ça évoque quelque chose pour les anciens gauchistes qui ont mal digéré Hegel ou Marx, qui les ont pris pour des prophètes.
    Ou encore c'est le raisonnement par analogie de certains qui sont en réalité EUX-MÊMES "finis", "cramés" (ou qui n'ont jamais commencé d'exister), et qui sont vexés que ça puisse continuer sans eux.
    Ou encore le raisonnement de certains qui aiment bien coller de jolies images dans un album réac.

    Parlez de "la fin de l'histoire" à un Chinois et il vous rira au nez, parlez de "la fin de l'histoire" à un Occidental et il vous collera une baffe. Parlez de "la fin de l'histoire" à un fan de Nicolas Hulot et il trouvera que c'est un "concept" politique génial, ce testard.

    La "fin de l'Occident", c'est encore autre chose, un bilan compliqué qu'on peut toujours discuter… à condition de pas être soi-même un Occidental.

  • Pour Lapin : c ' est " racoler " 1 c
    Pour Pimpelette : c ' est " rabacher " 1 b
    Enfin , je crois ...
    Bonne Année !

  • @lapinos: Non, c'est autre chose. Pour faire court, la post-histoire ne signifie pas qu'il ne se passe plus rien, mais que les évenements, aussi important puissent ils être, ne relèvent pas de l'histoire; que l'humanité peut entrer dans la post-histoire au même titre qu'elle à connu la préhistoire.
    Du reste, il ne dit pas que nous y sommes, mais que l'homme de l'ère post moderne aspire à y entrer.

    Souviens-toi de "1984":les évenements ne sont pas historiques, les alliances se font et se défont sans que rien ne change.

  • Quel est l'intérêt d'une telle théorie, XP ?

    Karl Marx, lui, démonte le mécanisme de l'uniformisation et de la mondialisation, une ère différente en effet de l'ère occidentale dont la dynamique, qu'on peut qualifier d'historique, n'est pas du tout la même que la dynamique libérale.

    Si l'on veut bien faire abstraction de la collaboration de Muray au canard de Jean-François Kahn, pas franchement anticapitaliste puisqu'il fait semblant d'ignorer que 99 % de la presse en France est aux mains des industriels de l'automobile et de l'armement, des banques ou de la grande distribution, et que les politiques ont en grande partie "perdu la main", si l'on veut bien faire abstraction de cette collaboration, on peut lire Muray comme la chansonnette un peu amère de quelqu'un qui s'est trop longtemps trompé pour croire qu'il existe une vérité. On peut considérer que l'apport de Muray est quasi-nul. Orwell ou Tocqueville sont aussi des idéalistes de gauche, mais au moins ils avaient quelques lustres d'avance.

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